Femmes au Cœur du Développement et de la Paix
En 2017, la campagne de Développement et Paix avait pour thème : Les femmes au cœur du changement. Je veux à cette occasion célébrer ces femmes championnes de la justice sociale et de la paix au sein de leur famille et de leur communauté. Ce sont elles qui travaillent pour la dignité humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité, les quatre principes de la justice sociale. Je voudrais partager avec vous quelques souvenirs qui me reviennent aujourd’hui de ces femmes courageuses que j’ai vues et côtoyées dans différents pays africains où j’ai voyagé et vécu durant 40 ans.
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En Zambie, j’étais en attente de leaders d’une association avec qui je devais avoir une réunion. Je m’étais assis à l’ombre d’un manguier. Tout près, il avait une vieille grand-maman entourée de petits enfants du village qu’elle surveillait pendant que les parents étaient aux champs. C’était tout un enseignement qu’elle leur prodiguait à travers des histoires et des proverbes qui avaient trait à la vie au sein du village. Elle était la gardienne de la tradition.
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Un autre jour, je circulais à bicyclette à travers des villages en milieu rural. Je suis arrivé au moment où une villageoise venait de tuer seule, un mamba noir, un serpent très mortel. Que de risques pour sa vie elle venait de prendre pour la protection des habitants de son village. Même mort, long de plus de deux mètres, ce serpent m’inspirait la crainte.
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En Tanzanie, en mai 1986, des politiques gouvernementales incompréhensibles avaient fait qu’il était difficile de trouver des produits frais à Dar-es-Salaam. Dès que ces règlements ont été révoqués, des femmes ont animé des marchés dans la capitale tanzanienne en s’assurant de faire venir fruits et légumes de partout à travers le pays, résultats du travail de centaines de milliers de femmes, mères nourricières de la nation.
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Quel bonheur de fréquenter ces marchés avec ces pyramides de fruits de toutes couleurs où les marchandes, vêtus de pagnes multicolores souriaient à pleines dents.
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Un matin, très tôt, alors que je voyageais dans le nord de la Tanzanie, j’ai été confronté à une scène déplorable: un groupe de femmes et de fillettes qui puisaient l’eau souillée à même les cratères dans la route boueuse. Les hommes autour de moi semblaient tout à fait insensibles devant ce qu’ils voyaient. J’ai réussi à convaincre mes supérieurs de dégager des fonds pour construire un pipe-line pour amener l’eau du mont Hanang aux différents villages dans la plaine. Bonheur pour les femmes…
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Au Bénin, en1996, l’école primaire est devenue gratuite pour les filles. Quel spectacle que ces petites filles, le long des routes en marche vers l’école, fières et vêtues de leur uniforme impeccable, sac d’école à l’épaule. Plus tard, Lise et moi avons eu l’occasion d’assister à la graduation de groupes de femmes qui avaient suivi des cours d’alphabétisation et s’étaient initiées au micro-crédit.
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Des femmes à qui on avait donné l’opportunité de devenir des entrepreneures. Elles ont pu éventuellement alphabétiser leurs maris et contribuer à améliorer la vie de leurs familles et du village tout entier.
J’espère que ces quelques souvenirs pourront démontrer que le développement de l’Afrique passe nécessairement par les femmes et qu’il faut les aider, afin de créer des situations de paix et sécurité.
By: Yves Morneau, professionnel de la paix, CPSC www.civilianpeaceservice.ca